Camarades de luttes : les Soulèvements de la Terre

Le mouvement des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. On ne dissout pas un mouvement, on ne dissout pas une révolte. On ne dissous ni l’espoir, ni le courrage.

Qui sont les Soulèvements de la Terre ?

Les Soulèvements de la Terre c’est une coalition grandissante de forces à la croisée des mondes en lutte. Ce n’est ni une association, ni un groupe, ni quelques personnes. C’est un large mouvement de résistance composite et désormais largement soutenu comme le montrent les plus de 100 000 personnes signataires de la tribune de soutien affirmant leur adhésion au mouvement (et la vidéo : https://youtu.be/yS7GKZaMKAk ), ainsi que les dizaines de comités locaux qui essaiment partout sur le territoire.

D’où vient le 1er appel des Soulèvements de la terre ?

C’était en janvier 2021. Le moment a son importance. Nous étions encore plongé·e·s dans la tourmente d’une catastrophe pandémique mondiale et d’un grand confinement planétaire qui avaient eu raison des forces sociales qui avaient teinté d’espérance le cycle de luttes en cours : la puissante et spontanée insurrection des Gilets jaunes, l’émergence d’un mouvement de lutte contre l’extinction climatique et sa myriade de groupes d’action et de désobéissance civile, la grève de l’hiver 2019-2020 contre la réforme des retraites…

Nous nous demandions tous·tes comment renouer le fil de la révolte, comment ne pas ré-embrayer sur la vie d’avant, sur la fuite en avant d’un mode de production capitaliste mortifère qui nous avait amené là, au pied du mur du bouleversement climatique, de l’effondrement du vivant, du temps des pandémies, des systèmes sociaux et sanitaires dépecés par des politiques économiques prédatrices. Ce qui frappait alors c’était cette apathie collective. Notre première exigence politique a été d’identifier les modes de lutte directes, les leviers et les appuis pour lutter contre l’extinction. Ne plus se contenter de simples revendications, agir sans plus attendre, pour pouvoir apprendre à reparler de révolution.

Ce qui frappait, aussi, c’était l’isolement relatif de différentes initiatives de résistance et leur morcellement: les luttes syndicales paysannes d’un coté, les marches pour le climat de l’autre, les luttes sociales encore d’un autre, et toutes les luttes de collectifs d’habitant·e·s de territoires contre des projets industriels écocidaires. Au-delà des points de blocage, de véritables potentiels collectifs et des ponts étaient à construire pour dépasser nos angles morts respectifs. D’où une seconde exigence : poser la nécessité d’une organisation forte et transversale, construire un plan de composition avec d’autres sujets collectifs, sortir de l’isolement et de l’enfermement sociologique des milieux militants, élaborer des alliances offensives larges.

Et c’était ça l’essence de ce premier appel.

Et maintenant ?

Le gouvernement en cherchant à nous dissoudre suite à Sainte Soline, nous a essemé. Depuis les menaces de dissolution plus de 140 comités se sont créés. Nous commençons à établir les premiers contacts internationaux ; à solidifier les synergies avec la Confédération Paysanne et l'Atelier Paysan, à s'interroger sur les manières de se rapporter à des mouvements sociaux comme celui de la lutte contre la réforme des retraites.

La saison 5 qui a débuté en mars et ira jusqu’en septembre 2023 prolonge cet élan. Notre angle d'attaque thématique reste le même : la défense de la terre et de l'eau comme bien commun.

Les prochaines dates à venir : les 10 et 11 juin à Saint Colomban pour le convoi du sable, et le 17 juin dans la vallée de la Maurienne pour une manifestation montagnarde pour l’arrêt du chantier Lyon-Turin. Le calendrier de la saison 5 est à retrouver ici https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/programme-de-la-saison-5