Bulletin international Unirs avril 24

Voilà le bulletin d'avril, avec des nouvelles du Brésil, du Mexique, d'Italie, d'Ukraine et un aperçu des attaques contre l'âge de départ en retraite à travers le monde.

Brésil : déclaration du secrétariat des retraité∙es du SINTUSP

Le Sindicato dos Trabalhadores da Universidade de São Paulo (SINTUSP) est affilié à la Central sindical e popular Conlutas, qui coanime le Réseau syndical international de solidarité et de luttes.

Des millions de retraités sont trompés à chaque élection par les dirigeants et les candidats aux fonctions étatiques et fédérales, qui font des promesses que le vent va balayer. Le "réajustement" accordé aux retraité∙es cette année, de seulement 3,71 %, est un acte d'irrespect et de lâcheté à l'égard de ceux et celles qui ont construit la richesse de ce pays. Les retraité∙es se plaignent du mépris du gouvernement Lula et des parlementaires, ainsi que des partis politiques électoralistes, qui oublient le peuple et ceux/celles qui, dans leur vieillesse, ont besoin d'un bon logement, de médicaments et d'une bonne alimentation. N'oublions pas qu'aujourd'hui, ces retraité∙es sont chargés de soutenir et d'empêcher des millions de familles de souffrir de la faim. Les femmes retraitées sont celles qui souffrent le plus, car elles continuent à subvenir aux besoins de millions de familles. Le silence des centrales syndicales est une moquerie ! Elles se taisent face aux milliards de ressources accordées aux militaires, face aux miettes jetées aux retraité∙es et à la classe ouvrière. Il est extrêmement urgent de lutter pour un moyen efficace de restaurer le pouvoir d'achat de la classe ouvrière et des retraité∙es […].

Mexique : les enseignant∙es en retraite d’Oaxaca dans l’action

Des enseignant∙es en retraite de la section 22 du Sindicato Nacional de Trabajadores de la Educación (SNTE[1]) ont manifesté le 4 mars à l'entrée du Palais du Gouvernement. Ils et elles demandaient le rétablissement d’une prime supprimée lors d’une contre-réforme de l’Education, le maintien de la pratique consistant à ce que les remplacements des départs en retraite se fassent par un membre de la même famille. « Nous demandons qu'un membre de la famille soit proposé à notre place ou que nous, retraité∙es, ayons une vie digne car nous gagnons très peu et cela ne nous suffit pas », ont-ils exigé.

Recul de l’âge de départ en retraite : un virus international

Le recul de l’âge de la retraite est un des leviers utilisés par les capitalistes pour nous exploiter toujours plus. Ce n’est pas le seul, y compris pour le sujet des retraites (montant des pensions, conditions pour bénéficier d’une pension complète, etc.). Les reculs touchent quasiment tous les pays. En Belgique, cet âge passera de 65 ans actuellement à 67 ans d’ici à 2030 (66 ans en 2025). Il augmente progressivement au Danemark pour atteindre 69 ans en 2035 ou encore en Espagne pour être de 67 ans en 2027. Les Néerlandais doivent désormais attendre 67 ans pour prendre leur retraite et à partir de 2025, l’âge légal sera augmenté de 8 mois pour chaque année d’allongement de l’espérance de vie. La Slovaquie a adopté un système similaire, jusqu’en 2030. L’Italie continue de relever l’âge légal de départ à la retraite en fonction de l’espérance de vie aussi, pour atteindre 69 ans et 9 mois d’ici à 2050.

Italie : motion finale du congrès des retraité∙es de l’ORSA

[…] Depuis des décennies, nous assistons à une boucherie sociale avec des coupes dans les soins de santé, les pensions et l'État-providence. Les promesses d'investissement dans la santé, après la pandémie […] ne se sont pas traduites par les interventions nécessaires en matière de santé générale et territoriale. Les longues listes d'attente pour les services de santé dans le secteur de la santé publique obligent trop de citoyens et citoyennes à se tourner vers les soins de santé privés ou à renoncer à leur droit aux soins ; il n'est donc plus question de tergiverser pour investir dans des structures sanitaires hospitalières capables de réduire les temps d'attente pour les services. […]. La revalorisation des pensions a été, au cours des dernières décennies, inférieure de beaucoup à l'augmentation réelle du coût de la vie […].

Vingt-quatre années se sont écoulées depuis la naissance de notre confédération, et beaucoup de travail a été accompli […]. La croissance qui a vu la naissance de nouveaux syndicats au sein de l'OR.S.A. nous amène à un présent composé de pas moins de 13 syndicats nationaux membres […] L'analyse du contexte syndical national et européen fait apparaître de nouvelles questions à traiter et de nouvelles stratégies syndicales à mettre en œuvre. […]

Ukraine : les retraité∙es de Tchernobyl manifestent

Le 6 mars, les retraité∙es de Tchernobyl sont venu∙es au conseil municipal pour protester contre la réduction de leurs retraites. Une bagarre a éclaté avec la police lors du rassemblement et une ambulance a été appelée sur place. « Les gens sont indignés. Mais nous, en tant que conseil municipal, ne comprenons pas pourquoi les gens font appel à nous, car le gouvernement local n'a aucune influence sur les retraites ou les compléments. Mais les gens n'entendent pas ce qu'on leur dit, ils sont submergés par les émotions » a déclaré Nataliya Chizhevska de la mairie. « La police s'est tenue à la porte du conseil municipal. L'adjoint au maire est sorti vers les gens et leur a dit que le maire viendrait vers eux. Mais pour une raison quelconque, les gens étaient indignés que le maire ne vienne pas, et ils ont eux-mêmes commencé à faire irruption dans le conseil municipal. Lorsqu'ils sont entrés par effraction dans le conseil municipal, il y a eu une bagarre. Ils y ont signalé une femme blessée, la police a immédiatement appelé une ambulance pour cette femme », a déclaré un membre des forces de l’ordre. Par la suite, les manifestants ont bloqué la route Kiev-Kovel-Yagodin, passant continuellement par le passage pour piétons.

Vidéo de la manifestation (impressionnant pour un pays sous loi martiale) : www.youtube.com/watch?v=a43ILQ4caWI&t=6s

[1] La section 22 correspond à l’Etat d’Oaxaca. Le courant démocratique et antibureaucratique, la Coordinadora Nacional de los Trabajadores de la Educación (CNTE), y est majoritaire.